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Raoul Vaneigem et moi !

Publié le par Jcpress

Raoul Vaneigem et moi !

"L'école a été, avec la famille, l'usine, la caserne et accessoirement l'hôpital et la prison le passage inéluctable où la société marchande infléchissait à son profit la destinée des êtres que l'on dit humain." Raoul Vaneigem. 1995.

Prélude au billet d'humeur de juillet versé dans la polémique sociopolitique actuelle qui semble vérifier le chapitre consacré à la critique du système social de Vaneigem, la citation mise en exergue étaie la thèse de la régression constatée au sein des classes sociales apparemment persuadées du contraire, infatuées d'elles-mêmes, surestimant leur capacité à surmonter les épreuves de ce futur proche dont les signes précurseurs n'ont cesse d'aggraver les contextes de vie commune ; et ce constat s'inscrit sur une période couvrant les quarante dernières années (la fin de la transmission de manière équitable du savoir et de la connaissance dans les institutions propres à l'enseignement, en France, fut marquée par les réformes post soixante huitardes). Se confortant, en effet, dans des idées de groupes issues de pratiques néolibérales favorables à l'expansion légitime de la consommation, les acteurs sociaux du système démocratique actuel cultivent l'art de la satisfaction collective ! Prompts à décrier toutes réformes attentatoires au statut de l'individualisme adopté par chacun, ils saisissent l'occasion, au cours des conflits sociaux qui animent les peuples, pour présenter une nouvelle manière de gérer les choses publiques ; toujours dans un intérêt strictement personnel qui réside dans la sauvegarde de leur patrimoine réduit au seul objet de la convoitise ! Aucune perspective jetée à l'horizon des conjonctures présentes, ne vient démontrer l'urgence de stopper le processus de dégradation qui endommage les relations entre citoyens de toutes classes confondues. L'aire de paix sociale tant promise par les politiques (est-il réellement dans leur intérêt de voir naître un apaisement dans une société très disparate au cœur des clivages sociaux ?) n'est point au rendez-vous du progrès social cultivé en filigrane des grands projets communautaires ! Il semblerait même que la place cruciale que l'être occupait, encore naguère, ait été briguée par un symbole virtuel dit économique !

Ajoutons à ce grief, une continuelle avarice intrinsèque qui définit la personnalité de chacun des acteurs de ce système, comprenant les classes sociales défavorisées qui contribuent le plus à la détérioration de l'entité générale, nous obtenons un résultat frôlant l'impudeur de vivre en communauté dite européenne pour ne pas dire démocratique ; si tant est que celle-ci vît un jour naître l'aube des Lumières de 1789 !

Il arrive donc rarement qu'une fois le cheminement du savoir parcouru, l'on n'éprouve plus aucune ferveur à conquérir d'autres étapes considérées comme puériles dans la propension d'éclairer toute une civilisation vouée à un échec probant ! Les philosophes et les intellectuels (ce sont parfois les mêmes) déclinent leur identité devant l'incompréhension générale qu'ils combattent avec lexicographie et syntaxique pensée ! Les écrits réguliers viennent mettre en garde une civilisation entière, y compris ceux qui sont responsables de cette évolution, la prévenir contre tout débordement dans l'attitude observée afin d'éviter une espèce de catastrophe mondiale ; rien n'y fait, cependant, contrairement à ce que la réalité nous laisse voir, pour modifier le comportement de tout un peuple enclin à adopter une attitude attentatoire à lui-même. C'est une forme de suicide passif, de volonté excessive de refuser l'évidence et de nier l'échec avéré, au demeurant voir une réalité dérangeante. Et c'est vrai que lorsque l'on confine à une espèce de vérité universelle qui plus particulièrement s'adresse à toute une société devenue amnésique par conditionnement et atteinte de cécité au fil de choix audiovisuels acculturés, il arrive que l'on démissionne, en effet, des devoirs assignés par l'engagement pris à l'égard de nos contemporains, sous forme de consensus et de partage collectif d'idées au service de la raison ! Les événements glanés au quotidien traduisent non seulement l'état d'esprit actuel qui règne et prédomine sur la pensée, mais attestent d'une réalité ayant depuis longtemps dépassé l'entendement humain ! Le peuple, les peuples au demeurant des conquêtes sociales et des libertés acquises, valent-ils encore la peine que l'on s'intéresse à eux, si ce n'est pour les spolier et les asservir ; comme le font les politiques ?!

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