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Un fait divers peu commun s'est passé hier.

 

jean lisant la lettre - CopieJ'ai tout vu ! Tout s'est déroulé sous mes yeux. Cela s'est passé le 3 juin 2011, dans le courant de l'après-midi. Il faisait beau et chaud. J'étais alors dans le Sud Ouest, non loin des Pyrénées ; en Ariège précisément. La ville de Foix grouillait de monde. Les gens déambulaient dans les ruelles. Tout à coup, je vis arriver un homme vêtu de blanc sur la place publique ; il se dressa, très droit, face à la lumière du jour. L'homme tendit sa main vers cette lumière, en ouvrant sa paume pour que le soleil y déposât toute sa chaleur. Il leva les yeux et fixa la blancheur du jour en son zénith, puis rabattit lentement ses paupières. Un instant s'écoula suffisamment longtemps pour qu'il ressentît le moment de les rouvrir. Alors, l'homme referma la paume de sa main dans laquelle il avait emprisonné toute la lumière du jour, et il ouvrit les yeux en ramenant lentement la main vers son cœur à qui il remit toute cette lumière, en la laissant échapper de sa paume. Il la pressa contre sa poitrine et le cœur en fut enivré à tel point qu'il perdit connaissance sans s'évanouir cependant. Il était toujours debout, les yeux fermés comme deux points serrés. Puis il se mit à murmurer très haut, comme s'il eût voulu que tous les gens qui étaient autour de lui entendissent ce qu'il avait à dire.

Il dit :

« Amour, voulez-vous prendre pour époux Liberté, ici présent ? »

« Oui, je le veux ! », répondit l'homme en empruntant une voix autre que la sienne, plus douce et féminine.

Puis il continua :

« Liberté, voulez-vous prendre pour épouse Amour ici présente ? »

« Oui, je le veux » répondit, à nouveau l'homme, en modulant différemment le ton de sa voix, pour qu'on pût distinguer les deux épousés.

 

Puis l'homme continua en mélangeant le timbre des deux voix, comme s'il eût voulu qu'on les confondît :

« Je t'aime et t'aimerai toute ma vie. Jamais je ne te ferai de mal. Jamais l'envie d'aller chercher ailleurs un autre amour que toi ne me convoitera. Jusqu'à la mort et même au-delà d'elle, je t'aimerai ; parce que il y a longtemps que je t'aime, ô mon Amour ! »

 

L'homme marqua un temps de pose volontairement long et termina, en parlant à voix basse, à peine audible, en s'adressant à celle qu'il venait d'épouser :

« Je te serai fidèle toute ma vie. »

Alors, tous les gens qui s'étaient assis autour de l'homme, se levèrent et partirent en silence, le laissant seul, abandonné à lui-même...

 

Jean Canal.