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L'Anglaise

jean lisant la lettre - CopieMa belle Anglaise,

J'ai enfin reçu ta lettre que je n'attendais plus, depuis cette dernière fois où nous nous sommes entrevus sans nous adresser la parole. Tu avais donc quelque chose à me reprocher et ton long et douloureux silence me fit souffrir, pendant plusieurs mois. Te l'avoué-je : Je t'aime toujours, ô ma Belle Anglaise ! Quand bien même en eusses-tu rien à fiche, aussi indifférente à mon égard que tu fusses, je t'aime et t'aimerai encore longtemps et même toujours plus qu'hier que demain et que tous ces jours qui viendront, les uns après les autres, tentant vainement d'effacer ton jolie souvenir. Je pense à toi souvent ; ton visage ne quitte jamais ma mémoire : il me suffit de fermer les yeux pour te voir, devant moi ; je ne pourrai jamais plus te chasser de ma pensée ; et c'est tant mieux ; comme cela ma vie se terminera avec ton image gravée dans mon âme. Et de ton souvenir, je préserverai les rares moments où je pus t'entrevoir, te sentir et te rêver. Tant pis pour cet amour que tu n'as pas voulu me donner ; je ne le méritais peut-être pas... Tu habites en permanence mes pensées et quand je reviens sur des lieux de ton passage, ta présence me submerge, ton souvenir me redevient présent, aussi ! 

J'ai d'ailleurs toujours su que c'était toi que j'aimerai et qui devais être celle par qui le bonheur se réalisera. Et puis cet enfant que tu désires tellement ; cet être que tu aimerais sentir bouger et croître dans tout ton corps : ton ventre arrondi sur lequel je déposerai des baisers à l'infini. Cet enfant sommeille dans ton âme en quête d'un compagnon de voyage qui pût te donner l'enfant idéal : Moi !

Nous en ferons, tous les deux, un poète, un peintre, un grand écrivain et, bien sûr, un musicien ; je ne sais s'il aimera le violoncelle ou bien l'accordéon, mais il faudra qu'il s'initie à la note, à la Lettre et à l'Amour du monde pour le sauver, là où nous tous avons échoué ; lui à l'instar de celui évoqué par Virgile*, dans l'âge d'or, lui, dis-je, ô mon Amour, ici, Il sera touché de la grâce des Dieux de l'Olympe.


"Incipe parve puer, risu cognoscere matrem*."


Mon Amour, sais-tu que je te suis d'ores et déjà dévoué, corps et âme, esclave prompt à t'obéir.

Fidèle, je le suis pour Toi seule et le resterai indifiniment.

 

"It was many and many a year ago

In the kingdom by the sea

That a maiden there lived whom you may know

By the name of Annabel Lee ;

And this maiden she lived whith no other thought

Than to love and be loved by me."

 

Edgar Allan Poe.

 

Ton poète bien aimé.