Le rêve de l'espérance
Le rêve étant associé à une sensation onirique, comme l'explique Bachelard, dans « L'eau et les rêves », il appert une autre assertion qui en explique essentiellement l'origine sociale dans le contexte actuel dont dépendent les conséquences de la situation conjoncturelle de l'évolution humaine. Il est donc évident que la responsabilité de l'état des choses telles qu'elles sont interprétées aujourd'hui, incombent les dirigeants politiques d'abord, ne serait-ce qu'au point de vue du pouvoir que les peuples leur confèrent, lorsqu'il s'agit de démocratie souveraine, notamment en occident et qui pis est en Europe ; puis le peuple lui-même responsabilisé par sa maturité sociale qui l'oblige à opter pour une idéologie correspondant aux aspirations de ses idéaux sociaux formulés justement par le truchement de la liberté de manifester ses opinions.
Sans doute est-ce parce que trop longtemps le rêve de paix universelle a été ébauché par ceux qui avaient intérêt à le maintenir dans la rhétorique politique cultivée pour des raisons déterminées, qu'il s'est évanoui dans l'esprit collectif de la société, pour laisser place à une virtualité de la réalité inconsciente chez ce même peuple, hagard, hébété et quelque peu persuadé par lui-même d'éconduire son existence dans un système édifié à son image. Il n'en reste pourtant qu'un fragment que l'on retrouve constamment dans les créations artistiques, culturelles et fictionnelles de la mise en scène de la rationalité exploitée à l'escient d'une pensée épurée de toute forme institutionnelle de la politique nationale d'un état souverain, donc. Ce phénomène permet d'entretenir une espérance de vie meilleure inscrite dans les programmes sociaux de la formation individuelle, à dessein de l'amélioration de la société développée dans le cadre des exigences économiques, plus particulièrement. Synonyme de paix sociale donc, au sein de toutes les classes qui sont censées en représenter l’avènement, cette espérance est paradoxalement caractérisée par sa singularité adaptée à un conformisme qui s'échappe effectivement de l'idéal premier de cette paix impérieuse qui eût pu régler tous les problèmes internationaux et, au demeurant, apaiser des conflits identitaires ; puisque'il s'agit de reconnaissance intrinsèque des genres.
La conjecture des éléments qui eussent résolu cette discordance entre les états policés n'est jamais parvenue à concilier les entités qui composent les populations opposées entre elles par des critères de souches historiques et religions antinomiques (ne parlons plus de classes sociales ici, elles se sont dissoutes dans le pluralisme du consumérisme) ! Les massacres qui se sont perpétrés au cours du XX° siècle suffisent à eux seuls pour témoigner de la pugnacité que les états, et non les populations, ont à entretenir dans une animosité réciproque, entre eux, afin de division interne.
On aurait pu espérer, derechef, que les événements dus au chamboulement climatique imputé à la manipulation humaine dans sa conquête irréfragable de la planète, eussent réconcilié les nations pour un même combat pacifique cette fois-ci, contre le phénomène de modification profonde des fondements terrestres de l'espace naturel ! Il n'en est rien ! Les quelques manifestations gouvernementales approuvées par ces mêmes peuples, n'ont été que des formalités de préséance à la réalité mondiale de l'état délabré de la planète. Il fallait faire preuve de devoir face à une réalité rationnelle qui ne peut souffrir d'erreur technique dans son fonctionnement scientifique. Apaisés par les quelques traités signés en un commun accord par une majorité bien-pensante d'états agglutinés à un système épuisé par sa dégradation, les peuples qui ont cautionné à l'unanimité cette initiative, découvrent désormais, l'inanité de ces démarches avérées puériles qui ne changent en rien le processus irréversible du chamboulement climatique dont les conséquences seront désastreuses pour une paix universelle devenue de facto onirique. Aucune réelle guerre en perspective, si ce n'est quelques sporadiques échauffourées entre belligérants à l'ordre mondial édicté par les tenants du grand capital -sans entrer dans une quelconque considération idéologique partisane d'une entité politique, s'entend ! Jean Canal. Réflexion sur l'état des lieux d'une situation sociale contemporaine. 18 octobre 2018.