2017 et au-delà
A deux reprises j'ai regardé le meeting que Jean-Luc Mélanchon a tenu le dimanche 16 octobre, en direct sur les réseaux sociaux via la plate forme youtube. A la première écoute, je songeais à Claude Lévis Strauss qui avant de mourir laissa un testament intellectuel à l'humanité sous forme de bilan inquiétant pour l'avenir des peuples ; puisque le grand homme fut anthropologue, entres autres de ses capacités facultatives à analyser avec perspicacité les sociétés.
Le moment semble grave dans un climat politique délétère. Mélanchon expose les grandes lignes de son programme dont l'intitulé repose sur la révolution citoyenne. Un appel franc, sincère et désintéressé de tout personnalisme, lancé au peuple français afin de s'émanciper, enfin, de la tutelle étatique qui tend à émasculer la partie pensante du citoyen, au profit seul de l'intérêt individuel ! Bien sûr, c'est la démocratie qui est à l'honneur. Engagé, le peuple peut aspirer à se libérer, effectivement, du joug invisible de l'état présent. Certes, trouver des alternatives pour répondre aux nécessites des conjonctures confrontées à des conflits, qui sociaux, qui internationaux relève de passer des compromis avec les gestionnaires de l'économie ou/et prôner la révolte nationale au profit du peuple ! La destruction des valeurs intrinsèques à la vie en société a modifié les rapports entre citoyen. Un pan entier de notre histoire civilisatrice a été englouti sous les décombres d'une économie de marché fondée sur l'exploitation mondiale des biens marchands ! Jamais, dans son histoire, les civilisations ont été confrontées à une situation de non-retour ! Le non-sens est un signe avant coureur des catastrophes, non pas naturelles qui s'inscrivent désormais dans la linéarité du système climatique, mais des civilisations en conflit ! L'humanité est donc consciente du système dans lequel elle s'est engagée depuis les réformes de productivité massive. Le modèle économique reflète une éducation qui porte atteinte à l'équilibre indispensable de nos sociétés. Le changement réside alors dans une réforme fondamentale des mentalités qui doivent impérativement tenir compte des dangers imminents qui guettent ses héritiers, enfants en petits-enfants.
L'heure est donc réellement grave. La prise de conscience doit faire l'objet d'un soucis impérieux vis-à-vis des gouvernants tout en refusant fermement le système de consommation qui nous est imposé par un consortium économique recherchant uniquement le profit !
L'allégeance à la Révolution n'exige, en fait, aucun compromis puisque cette dernière répond aux aspirations les plus conformes à l'idéal de vie recherché. C'est une espèce de pacte avec soi-même que l'individu engage dans l'espoir de libérer les peuples afin d'en être lui également élu. Utopique aux yeux des rationalistes ancrés dans la pensée officielle que véhiculent les partis politiques traditionnels, la Révolution appartient plutôt à des sociétés emprisonnées, asservies sous des régimes dictatoriaux, comme la Syrie, par exemple, loin, effectivement, des libertés individuelles de la France : celle des Lumières ! Nonobstant cette conquête, les droits et devoirs aussi doivent être remis en question au fil de l'évolution économique précisément. Le modèle français d'autrefois doit être revu et corrigé pour accroître ses capacités à l'émancipation du peuple ; et l'aire numérique ne fait que l'attester avec une consommation accrue dans ce secteur. Tout le paradoxe réside donc dans cette conception que le peuple se fait de son avenir ; à savoir suivre le progrès de façon linéaire des biens de consommation individuels, sans oser le disputer à ceux qui l'imposent, moyennant le truchement consumériste !