Il eût été prétentieux, au pis hautain, de vouloir émettre des critiques sur la littérature contemporaine, du moins sur cet intitulé qui se veut ainsi désigné par une intelligentsia obsolète, au demeurant de prétentions insolentes à dessein de prétendre au titre que l'on dispensait, jadis, à ceux qui avaient fait leurs Humanités, comme l'entendait Diderot ! Hélas ! Des Lettres, il ne demeure, désormais, que celles qui ne reprennent point ce qui fut déjà écrit en amont de cet art grandiose qui ne souffrit point d'inconséquence scripturaire dans une écriture linéaire, obviant selon l'esprit vers des entraves à l'éthique ; bien écrite, elle se doit d'honnorer ceux qui la cultivent. Depuis l'Iliade, les récits se sont distingués par leur singularité épisodique à travers les épopées historiques d'une mythologie qui exhaussa l'élève vers l’excellence du goût : ce dernier s'étant étiolé avec le temps enclin à épouser d'autres idéals, dévolus plus particulièrement aux affaires tout court : abrégées au profit de l'intérêt personnel ! La version et le thème comme socle bâtisseur de la pensée au service de la raison -épurée de toutes supercheries, de toutes superfétations et d'ignominies en tout genre, relative au sujet dispensé présentement. Il est vrai, cependant, que jusqu'à Proust, on confine à la magnificence de l'écriture, aussi lancinante fût-elle ; l'écrivain ainsi nommé ajoute à la littérature en lui conférant une vertu qui la valorise dans son style ! Balzac lui assigne une grandeur ! Baudelaire l'élève au sublime ! Le latin et le Grec ancien ont conjointement accompagné en pédagogue l'élève nourri aux vers de Virgile, d'Ovide et tant d'autres auteurs, témoins d'une époque ; d'époques que l'Histoire légua en signe de postérité ! La langue grecque fut considérée comme synonyme de valeur intrinsèque à la philosophie par l'intellectualisme de Platon ; bien que les récits de Sophocle et d’Eschyle, pour ne citer que les plus éminents littérateurs, laissassent à Racine la source des pièces classiques que les XVII et XVIII siècles mirent en scène à la cour royale ! Il ne faut rien regretter, ne point entretenir de remords, voire nourrir de rancune à l'encontre des sociétés qui se sont succédé, persuadées d'avancer conformément au progrès ! Nous sommes responsables de cette perte dont les vertus se cultivent encore en des milieux privés, classés parmi les élites qui elles-mêmes se lassent d'un tel labeur ; préférant orienter l'effort vers l'économie de marché plus sûre en période de disette ! Nonobstant, une littérature renaît des cendres de la précédente qui à son tour exhume du passé quelques restes d'où d'aucuns extrairont la quintessence des Enéades de Plotin ! Aujourd'hui, ancrés dans la contemporanéité vouée à produire de l'écriture axée sur des pôles égocentriques poussés à l'extrême, les écrivains se regardent le nombril en ayant cette impression d'être les messagers d'une aventure exceptionnelle entièrement vécue à l'aune des expériences insolites ! La vie des autres, banals soient-ils, eux, dans leur existence fanée, est donc sensée apporter à l'infortune collective la réponse psychologique qu'une majorité bien pensante dépose en signe de devoir suprème au sein de ladite société ! Certes, il en est qui confinent au génie sans jamais l'atteindre, cependant. On les couronne pour leur talent qui s'inscrit dans l'expectative de ce que le lectorat attend d'autrui : se voir enfin figurer dans l'esprit d'icelui ! Chacun s'y retrouve un peu ou finit par croire s'être aperçu en filigrane dans le texte ; c'est ce qui fait la lecture devenir plaisante. Et de conclure : c'est pour ça qu'il a eu le Goncourt..! Certains se découvrent une personnalité dont ils ne soupçonnaient nullement l'existence ! Il y a les gâtés de la littérature : ceux et celles (la distinction est importante à ce degré de critique) qui se la racontent à travers des fantasmes, formulés en cauchemars diurnes...faisant de leur vie une oeuvre ! La littérature d'autrefois n'a plus de raison d'exister. Sa place fut archivée afin de ne point succomber à la tentation de reproduire le beau : celui de l'auteur des Enéades. On s'y référe comme pour se ressourcer. L'essentiel est d'écrire, sans s'écarter des règles orthographiques, grammaticales, syntaxiques tout en préservant son style, aussi excécrable soit-il aux yeux de la critique facile, attribuée à des petits ! Jean Canal. Mars 2016.
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