Le combat des idées
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"Le vieux monde tarde à mourir emportant avec lui, dans la sépulture de la postérité, des années de gloires, de conquêtes intellectuelles et de reconnaissance spirituelle. Les entités qui l'ont érigé aspirant à se rapprocher le plus possible de la vérité universelle, apparaissent désormais sous les traits de fantômes qui hantent le présent, jusqu'à en effrayer l'idéalisme qui s'est retiré de la contemporanéité -refusant de participer à sa destruction. Se pressent alors les idées nouvelles qui ne sont pas encore perceptibles dans tous les esprits. Indéfinies dans leur origine, elles prennent, épousent la forme matérialisée du personnalisme ! On songerait volontiers à Mounier et la Revue Esprit, mais très vite l'association d'idées semble improbable, tellement la raison en est opposée par des principes. L'intelligentzia elle-même divisée sur les fondements de ce phénomène, débat dans la discorde générale, tout en gravitant cependant autour des idées suprêmes qui doivent régir les sociétés : celles de demain ! Et demain c'est déjà maintenant ! Le bavardage intempestif de nos penseurs distrait les adeptes des joutes oratoires médiatisées : disciples conditionnés à la tendance culturelle ! Les arènes audiovisuelles redeviennent des scènes de sacrifice. On se moque ouvertement du peuple qui, indolent, se persuade de posséder une influence sur les événements dont il n'est que l'histrion ! Un Idiot inné ! Paradoxe évident, les émules de cette société s'immobilisent comme l'éventail de paille qui finit par ne plus effrayer les corbeaux... Aussi étrange que cela pût paraître, c'est l'individu qui redevient une valeur au sein des sociétés, reprenant ainsi la place suprême que dieu lui avait assigné, aux temps mémorables des époques messianiques, quand l'être croyait encore à lui-même. Après le consumérisme incapable de se renouveler, ne fût-ce que par lui-même, sans ses acteurs, s'entend, se dessine alors en filigrane, une réalité évidente que le pouvoir occulte intentionnellement ! Sous les aspects de l'enchantement idéologique et sans aucune passion pour la sauvegarde du patrimoine individuel, au fil du temps enrichi par les échecs de ces dernières décennies circonscrites à une quarantaine d'années, le système confine à ses dernières années de puissance. La foi cultivée vouée au progrès s'est étiolée avec l'usage de la raison qui a enfin fini par révéler une réalité humaine de plus en plus évidente : l'homme moderne s'est piégé à son propre système ! Il a entièrement détruit toutes les valeurs laissées en héritage par les penseurs les plus éminents qui se sont évertués de se consacrer à la Pensée collective à dessein de sauver l'humanité."