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LA RECIDIVE

Publié le par Jcpress

LA RECIDIVE

Du Monde diplomatique du mois d'août, il faut tout retenir, évidemment ; sinon ce journal ne remplirait pas le devoir d'informer qu'il s'est assigné de fait et de droit ! Eu égard à la respectabilité due aux deux successifs Directeurs du Monde diplomatique qui, ce mois-ci, se distinguent à travers deux articles figurant dans ledit mensuel, l'attention s'est nonobstant portée, et vous le comprendrez, sur la page 3 ! Doit-on pour cela délaisser les articles qui constituent la quintessence du journal et, ne se consacrer qu'à ce qui nous paraît être relatif au sujet qui nous intéresse ? Ce serait, semble-t-il, commettre une erreur de jugement ! Néanmoins, c'est Laurent Bonelli, maître de conférence en science politique, qui entame un sujet délicat, en paraphrasant son article d'une citation de Gabriel Tarde «La philosophie pénale.» Fort de son argument, l'ouverture du thème en question met d'emblée l'accent sur le grief social qui mine le Politique : la prévention du crime. Là réside tout l'esprit d'une société enfermée dans un concept séculaire que les mentalités ancestrales (c'est-à-dire contemporaines...) ont malicieusement véhiculé jusqu'à une répression du crime généralisée, souvent aveugle, entre autres définie par Foucault dans «Surveiller et punir.» Les moyens pour parvenir à ce sinistre projet se sont succédé autant que les tentatives de résorber les problèmes d'incarcération essentiellement optimisés sur la réinsertion dite sociale ! Puisque, en effet, cette dernière repose sur la récidive en ce sens que l'une est inextricablement liés à l'autre et dépendantes l'une de l'autre... Le crime, nous rappelle Durkheim, est une part intrinsèque de l'homme social !A l'époque où les prisons remplissaient le rôle d'école du crime, et ce n'est pas si vieux, ayant pour enseignant l'Administration pénitentiaire qui entretenait une complicité dans sa passivité quotidienne rejetant l'idée que le livre et l'étude pris dans l'entité de réinsertion pussent prévaloir sur le travail en atelier beaucoup plus avantageux en matière de rémunération. Donc, en essayant de ne pas trop s'écarter du propos car les digressions nous obligeraient à entamer un récit déjà évoqué au cours de la triste histoire de la prison, celle-ci se veut la plus sûre garante des libertés des citoyens honnêtes, écartant, en principe, tout contrevenant à la loi ! Que la prison, aujourd'hui, ne soit plus la référence d'une initiation au crime est concevable étant donné que le média audiovisuel assure le relais en se chargeant d'initier les spectateurs au crime avec des séries criminelles pléthoriques, plébiscitées par la majorité citoyenne ! L'actualité, en effet, ne cesse de banaliser le crime en lui conférant une régularité qui le place dans des actes récurrents inclus dans la vie quotidienne du citoyen. Êtes-vous choqués lorsque un meurtre est commis ? C'est un fait divers inscrit dans un flash d'information banal ! Cependant, votre crainte de voir vos proches touchés par un acte délictueux vous préoccupe de sorte à avoir créé chez vous une paranoïa latente qui finira par vous faire douter de votre entourage et de vous-mêmes ! La psychose est ainsi instaurée en vous et s'accapare de votre personnalité jusqu'à vous dessaisir d'un raisonnement personnel orienté vers un rationalisme cartésien, fondé sur une intelligence. Complètement affolés, vous vous en remettez aux autorités qui ne font que conditionner le citoyen entièrement compartimenté dans des strates analytiques qui vous privent de votre ultime liberté de réflexion ! Non seulement on pense pour vous, mais on oriente votre pensée vers la généralité citoyenne ! Et le pire est que vous apparaissez susceptible d'être autant victime que criminel !

Suite. Il est en fait question de Récidive, dans ledit article ; c'est-à-dire de repris de justice qui reconduiraient le crime quel qu'il soit, mineur fût-il, à l'encontre de la loi qui statut sur le sort de ces libérés conformément aux applications libellées par un juge des peines préposé à cette tâche. les appréciations judiciaires et notifications de l'administration pénitentiaire ainsi que les appréciations des services sociaux influent sur la sortie prématurée du détenu !

La récidive c'est cet acte, effectivement, qui fait que le détenu libéré reprend du service dans les fonctions criminelles pratiquées avant son incarcération ; parfois une reconversion dans un genre nouveau s'ensuit, selon les tendances actuelles ! Le récidiviste c'est celui qui considère qu'il n'a comme alternative que le crime ! Étant prévenu des sanctions pénales encourues, il est donc doublement coupable d'avoir, d'une part, derechef enfreint la loi par voie de fait condamnable au regard du pénal, et d'autre part, d'avoir trompé ceux qui ont en haut lieu juridique misé sur sa réinsertion sociale présumée ! La condamnation doit-être exemplaire disent certains politiques, soutient une population souvent empreinte de populisme primaire (vous vous y reconnaîtrez sans détour). Néanmoins, la société favorise ses propres crimes qu'elle génère par le rejet de ces êtres qui souhaitent regagner la considération de cette société réfractaire à leur insertion ; au demeurant du respect dû qu'elle doit par devoir à tous ceux qui insèrent les rangs, tout en restant marginalisés cependant par les traumatismes de l'incarcération (il n'est pas question, ici, des criminels de sang), la société rejette en bloc l'ex-repris de justice pour laquelle cet individu sera toujours suspecté du pire, voire de commettre à nouveau des délits ; de fait, il sera toujours le premier soupçonné. l'actualité criminelle médiatisée..., celle qui défraie la chronique et que les spectateurs névrosés cultivent avec outrecuidance, accuse une responsabilité dans l'exploitation quotidienne de la violence banalisée ! Et les services de sécurité du territoire, qui ne sont pas innocents à cette exploitation du crime, (notamment la gendarmerie) concours à cette exclusion en désinformant les citoyens de leur présence au cœur de la cité ! les conséquences qui ne semblent toujours pas évidentes au sein de la société peuvent devenir désastreuses dans la mesure où les récidivistes multiplient leurs actes en ayant cette fois-ci évalué les risques ! C'est ainsi que l'on renvoie au crime des gens qui ont tenté de réintégrer une société dont ils sont issus !

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